Traitement

Les anti-VEGF en pratique

Un bilan général est-il nécessaire avant initiation du traitement? Cette question revient souvent au quotidien dans notre pratique avec l’accroissement très rapide du nombre d'injections intra vitréennes et la population cible souvent âgée et polypathologique.

Le 27 février 2014

 Pour Wijngaarden [JAMA 2005 ; 293 (12) : 1509-13] le passage systémique des anti-vEGF est très faible. De plus, il indique qu’un patient qui a une DMLA exsudative correspond en réalité à un patient avec un facteur de risque cardio-vasculaire plus élevé qu’un sujet sain. 

Pour lui, comme pour Pasteur dont on peut reprendre le célèbre adage : « Le traitement n’est rien, le terrain est tout ». Autrement dit, avoir une DMLA exsudative non traitée serait peut-être plus à risque sur le plan cardio-vasculaire que les molécules anti-VEGF utilisées. Les effets secondaires des différentes molécules anti-VEGF semblent similaires dans la littérature scientifique. Leur incidence est faible mais parfois grave. L’étude CATT rapporte un taux de complications générales de 24% pour l’Avastin® et de 19% pour le Lucentis®. Cependant, ces résultats sont issus de patients de la base MEDICARE Nord- Américaine ; on peut supposer que les facteurs de risque cardio-vasculaires dans cette population défavorisée sont plus élevés que dans la population générale et sont sources de biais.

Aucune recommandation sur la réalisation d’un bilan n’existe véritablement à ce jour concernant l’utilisation des anti-VEGF à visée ophtalmologique. Cependant, dans des spécialités comme l’oncologie générale des guides-lines existent. il faut alors en pratique user de bon sens et cibler sur les complications les plus connues de ces traitements (HTA, AVC, insuffisance coronaire..) et selon le terrain du patient.                   

Extrait du congrès ARMD 2011 – « Rétine et pathologies générales : un travail d’équipe »

D’après la communication du Dr Laurent RAMI (Anesthésiste), Cannes.