Macula Society 2016 sur le vif !

Compte-rendu du 24 février

Le soleil arrive enfin sur Miami à l'aube du premier jour de la Macula Society. Retrouvez-nous ce soir (heure Côte Est des USA) en direct pour un premier compte rendu.

Isabelle Aknin

Le 24 février 2016

Le premier jour de la Macula Society a commencé par la présentation de 29 cas cliniques.

Au-delà des cas rares dont est toujours intéressant d’avoir vu les images pour les reconnaitre, nous avons eu quelques pistes pour améliorer notre gestion des pathologies rétiniennes.

David Sarraf a présenté deux cas d’atteinte rétinienne, avec baisse d’acuité visuelle, se présentant comme une CRSC (chorio-rétinopathie séreuse centrale) chez des patients âgés de près de 70 ans. Chez ces patients, on suspecte toujours une étiologie, ou une complication néovasculaire. Néanmoins, dans ces deux cas, que ce soit à l’OCT ou en angiographie, aucune formation néovasculaire n’a été mise en évidence. Comme ces patients étaient myopes, deux étiologies à ces lésions ont été évoquées : une diffusion à partir de cavitations péri-papillaires, et une dome-shaped macula. Un OCT maculaire radiaire a été fait, et il a permis de confirmer la dome-shaped macula. Un OCT radiaire papillaire a aussi été fait, et il a éliminé le diagnostic de cavitations péri-papillaires. Le traitement des cas de Dome-shaped macula est difficile. Dans les cas de David Sarraf, un cas a été amélioré par injections mensuelles d’Aflibercept, l’autre a été amélioré par PDT.

Retenons que lorsque l’OCT classique et l’angiographie ne mettent pas en évidence la cause d’un DSR, il peut être intéressant de faire un examen avec des coupes radiaires.

Colin Tan a montré un cas de vasculopathie polypoïdale surveillée, et non traitée, qui s’est compliqué d’hémorragies sous rétiniennes massives, avec perte importante de l’acuité visuelle. Ce cas a permis une discussion sur la conduite à tenir en cas de vasculopathie polypoïdale. Rappelons ici :

  • l’importance de l’examen de la périphérie, car des polypes peuvent en cacher d’autres, et la périphérie reste un lieu de développement des polypes, avec risque d’hémorragies.
  • la nécessité de surveiller et de contrôler la tension artérielle.
  • La surveillance « rapprochée » (au minimum semestrielle) des lésions polypoïdales.
  • La nécessité de traiter par PDT les lésions qui se modifient, car la sanction d’une hémorragie est souvent une perte définitive d’acuité visuelle.

Enfin, Caroline Baumal a présenté un cas d’intoxication aigüe au méthanol après la consommation d’une boite de chocolats « artisanaux » à la liqueur (10 ml de méthanol peut rendre aveugle) avec baisse d’acuité visuelle, photophobie, dyschromatopsie, scotome central, apparues entre 6 et 48 heures après l’intoxication.
L’image OCT montrait des lésions micro-kystiques de la nucléaire interne. Ces images sont à différencier des œdèmes rétiniens. Elles doivent faire rechercher des pathologies du nerf optiques, et ne sont pas rares dans les glaucomes.