FullSizeRender

Angiogenesis choriocapillaire et DMLA

Le 18 février 2019

Des nouvelles de la choroïde 

Plusieurs communications ont porté sur les modifications de la choroïde en fonction des pathologies.

L’imagerie de la choriocapillaire est perturbée par la présence d’altérations de l’épithélium pigmentaire. Il peut y avoir des ombrages en arrière des amas de pigments, les appareils d’OCT-A ont dû corriger les artefacts pour obtenir une image correcte de la choriocapillaire. Les diffusions du signal dépendent de la structure tissulaire. Plus on est en rétine postérieure, plus le signal diffuse vers l’avant de l’œil.

FullSizeRender

Les altérations choroïdiennes des DMLA sont particulièrement intéressante.

La choriocapillaire diminue en épaisseur avec l’âge, en particulier en rétro-fovéolaire.

Non seulement la choriocapillaire s’amincit, mais elle perd en densité, en particulier au centre.

Âge 29-30 ans 40-50 ans 50-60 ans 60-70 ans 70-80 ans
Déficit de flux dans des yeux normaux dans les 3 mm centraux 5,91 % 11,07 % 15,71 % 17,72 % 22,58 %
Déficit de flux dans des yeux normaux dans les 6 mm centraux 4,65 % 11,22 % 9,17 % 11,84 % 12,55 %

 

La plupart des patients avec une DMLA atrophique ont une choriocapillaire amincie. Cet amincissement se prolonge au delà des limites de l’atrophie. Non seulement elle est amincie, mais elle perd aussi en densité (déficit en flux). Ce déficit en flux choroïdien a plus de valeur prédictive d’une aggravation lorsqu’il se situe à distance de l’atrophie.

Cette perte de densité choroïdienne est associée à des dépôts sous épithéliaux, au delà de l’effet d’ombrage.

Les études tendent à prouver que la perte de l’épithélium pigmentaire précède l’amincissement choroïdien.

Les altérations choriocapillaires sont liés à

  • L’âge
  • L’HTA
  • La présence de pseudo-drusen
  • Une DMLA controlatérale

Certains drusen sont associés avec un amincissement de la choriocapillaire, alors que d’autres ne le sont pas. Les implications de cet amincissement doivent encore être étudiées.

Retenons que l’épaisseur choroïdienne diminue avec la progression de la DMLA atrophique, et que c’est probablement un marqueur de la sévérité et du potentiel évolutif de la maladie.

Une autre problématique est en rapport avec la structure en lobules de la circulation choroïdienne.   Au centre des lobules, les cellules, plus loin des apports en oxygène et nutriments sont plus sensibles à l’hypoxie. Ce point avait été soulevé par Philip Luthert en tout début de session. La dégénérescence maculaire commence au centre de ces lobules. Les cellules y sont non seulement hypoxiques, mais aussi déficitaires en glucoses, et autres nutriments.