Anomalies visuelle et conduite
La vision du permis de conduire
Que dit la législation?
Que doit-on voir pour avoir le droit de conduire ?
La vue est un sens très sollicité. Ceci est d’autant plus vrai pour certaines activités de notre quotidien comme la conduite automobile. Suite à la mise en place du nouveau permis européen, la réglementation française en matière d’aptitude visuelle à la conduite a été actualisée en août 2010
En France, deux conducteurs sur dix conduiraient avec un défaut visuel non ou mal corrigé, soit 8 millions de conducteurs ! Et 1 million de conducteurs auraient une vue inférieure à l’acuité requise, soit 5/10ème d’acuité minimum pour les deux yeux : quand un œil a une acuité inférieure à 1/10ème, l’autre œil doit avoir 5/10ème d’acuité minimum.
La réglementation
« Tout candidat à un permis de conduire (quel qu’il soit) devra subir les examens appropriés pour s’assurer qu’il a une acuité visuelle compatible avec la conduite des véhicules à moteur. S’il y a une raison de penser que le candidat n’a pas une vision adéquate, il devra être examiné par une autorité médicale compétente.
Au cours de cet examen, l’attention devra porter plus particulièrement sur l’acuité visuelle, le champ visuel, la vision crépusculaire, la sensibilité à l’éblouissement et aux contrastes et la diplopie (vision double), ainsi que sur d’autres fonctions visuelles qui peuvent compromettre la sécurité de la conduite. » Arrêté du 31/08/2010.
Pour les conducteurs du groupe 1 (permis de conduire pour voitures de tourisme) qui ne satisfont pas aux normes relatives au champ visuel ou à l’acuité visuelle, la délivrance du permis de conduire peut être envisagée dans des « cas exceptionnels » : le conducteur doit alors se soumettre à l’examen d’une autorité médicale compétente afin de prouver qu’il ne souffre d’aucun autre trouble de la vision affectant notamment sa sensibilité à l’éblouissement et aux contrastes.
En clair, pour les personnes qui sont à la limite des normes règlementaires en terme d’acuité visuelle et/ou de champ visuel, il est possible selon les résultats de tests d’éblouissement, de contraste, de vision crépusculaire, d’obtenir l’aptitude au permis automobile et ainsi pouvoir utiliser leur véhicule. Cette aptitude de conduite ne pourra être que temporaire. Il est obligatoire de pratiquer un test en auto-école spécialisée. Ce test doit être positif : il s’agit d’une véritable mise en situation.
L’étude de l’acuité visuelle est complétée par un champ visuel. Le champ visuel des 2 yeux ne doit pas être inférieur à 120 degrés en horizontal. Aucun défaut ne doit être présent dans un rayon de 20° par rapport à l’axe central.
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Si l’un des deux yeux a moins de 1/10°, l’autre œil doit avoir 5/10° et un champ visuel binoculaire horizontal d’au moins 120°, ce champ visuel doit s’étendre d’au moins 50° vers la gauche et la droite et de 20° vers le haut et le bas.
Lentilles et lunettes ?
Il n’est plus obligatoire d‘avoir des lunettes de vue à proximité pour les porteurs de lentilles de contact. Pour autant, cette bonne pratique vous évitera bien des complications dans les cas de perte des lentilles, ou de gêne oculaire. Efforcez-vous d’avoir toujours une solution optique de dépannage pour votre sécurité, celle des passagers et des usagers de la route : automobilistes, piétons…
Et pour les permis professionnels?
Pour les taxis, ambulances et surtout les poids lourds, le meilleur œil doit avoir 8/10° avec la correction optique habituelle, et l’œil le plus faible 1/10°. Pour le champ de vision, les exigences sont aussi revues à la hausse : pas d’anomalie dans les 60°centraux (au lieu de 40° pour le permis tourisme), ni dans les 160° en latéral (80° de chaque côté)
Les personnes qui ont une vision faible sur un seul œil, qui étaient inaptes jusqu’au dernier décret, vont pouvoir accéder au permis professionnel.
Pour le permis poids lourd, les normes de champ visuel sont plus exigeantes : 160° en horizontal (toujours les deux yeux ensemble en technique de champ visuel binoculaire, même si on a une petite atteinte de la vision périphérique).
Y a-t-il des situations médicales qui interdisent la conduite ?
Lorsque nous conduisons, 90% des informations nécessaires à cette activité sont visuelles. Ainsi, toutes les décisions que nous prenons, tous les gestes que nous effectuons résultent de ce que nous avons vu.
Afin de réagir correctement aux différentes situations qu’impose la conduite, il est donc indispensable que nous ayons une bonne vue. Toutes les fonctions de notre système visuel sont exploitées, au-delà de l’acuité visuelle, plusieurs critères définissant la qualité de vision sont à considérer pour postuler au permis de conduire, par exemple :
La vision nocturne
Nous voyons moins bien la nuit : notre acuité visuelle baisse, la vision des couleurs, des contrastes et du relief est altérée. Notre appréciation des distances est faussée.
De plus les phares des autres automobiles, les éclairages publics peuvent nous éblouir. Notre capacité à retrouver une vision nette après un éblouissement diminue avec l’âge :
- à 50 ans la récupération après un éblouissement prend deux fois plus de temps qu’à 35 ans.
- Ce laps de temps peut suffire à ne pas voir une information importante comme un piéton qui traverse ou un obstacle sur la chaussée.
Les sensations d’éblouissement en conduite nocturne sont usuelles mais ne correspondent pas à ces situations.
Bien entendu il est interdit de conduire la nuit avec des lunettes de soleil.
Le code de la route interdit aux personnes n’ayant pas de vision nocturne de conduire la nuit.
Y a-t-il des maladies qui imposent des contrôles visuels ou avis spécialisés ?
Certaines maladies nécessitent un avis spécialisé. Quelques exemples : maladies coronariennes, troubles du rythme cardiaque, dépendance aux drogues, troubles du sommeil, diabète, épilepsie, et chirurgie oculaire.
Selon le type de permis (voiture, poids lourd) le niveau d’exigence est différent.
Les anomalies oculaires
Les antécédents de chirurgie oculaire requièrent, nous venons de le voir, un avis spécialisé
Certaines maladies rendent la conduite automobile difficile :
- C’est le cas de la rétinite pigmentaire ou de certains troubles de la vision nocturne.
- D’autres situations altèrent le champ visuel comme
- les complications des tumeurs de l’hypophyse (petite glande endocrine qui se trouve à la base du crâne)
- Le glaucome
- La dégénérescence de la macula qui est la zone la plus centrale de la rétine, et qui permet la vision fine.
- Ces deux maladies peuvent apparaître avec l’âge
L’évaluation et l’autorisation se font au cas par cas.
