Les occlusions veineuses : un horizon bouché

Edito ARVO 2018 du 01/05/2018

Dr. Isabelle Aknin

Le 3 mai 2018

Le meilleur rythme de traitement des occlusions veineuses rétiniennes (OVR) reste discuté. Contrairement aux œdèmes maculaire (OM) du diabète ou de la DMLA, les traitements des OM liés aux OVR vous paraîtra sans fin. Selon les études évoquées à l’ARVO, 40% des patients ont encore besoin d’injections après 4 ans de traitement. Les résultats de l’étude Luminous, présentés à 1 et 2 ans, montrent une efficacité du Ranibizumab, mais ce délai d’observation est absolument insuffisant pour des OVR. On attend donc la suite, dans 4 ou 5 ans pour vous en reparler.

Pour ce qui concerne les occlusions de la veine centrale de la rétine (OVCR) une coagulation pan-photo-rétinienne (PPR) pourra être utile, mais certainement pas suffisante. L’OM rechute et l’acuité visuelle diminue. Si on retraite avec des anti-VEGF, ou des implants de corticoïdes après la rechute, l’acuité visuelle se stabilise, mais à un niveau d’acuité plus bas. Il est donc important de frapper « vite, fort et longtemps». Il faut arrêter le PRN pour les OVCR, et ne plus faire que du Treat and Extend (TAE). C’est le seul moyen de maintenir l’acuité visuelle et de limiter, à terme, le nombre d’injections. Une imagerie grand champ est utile pour le bilan initial et la surveillance.

De plus, il faut surveiller activement ces patients car il y a 10% d’atteinte du deuxième œil. Dans ce cas d’atteinte du deuxième oeil, la recommandation est de faire un traitement mensuel strict pendant 2 ans minimum. Il faut être agressif. Tous les anti-VEGF sont efficaces, mais les CRVO se comportent comme si elles devenaient dépendantes des anti-VEGF.

Pour ce qui concerne les occlusions de branche veineuse rétinienne (OBVR) le TAE semble préférable, mais ce rythme de traitement est plus discuté car 56% des patients n’ont plus besoin d’injection après 5 ans de traitement.

Abstract : 4268 – poster C0139

Auteurs : Mika Hosogi et al.

Parmi les posters de ce jour, cette étude japonaise a montré que le TAE était effectivement efficace pour maintenir le gain d’acuité visuelle et la diminution d’épaisseur maculaire centrale à 2 ans, avec un nombre raisonnable d’injections: 6,6 ±  2,2 la 1° année à 3,2 ± 2,9 la 2° année. Les facteurs de mauvais pronostic (et de risque de rechute) étaient l’âge  une AV initiale basse, et l’atteinte d’un gros tronc veineux.

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