coup de gueule

Plaidoyer pour une médecine humaine

Inspiré par le docteur Pilar Calvo Service de rétine médicale Hôpital universitaire Miguel Servet Université de Saragosse Espagne

Dr Aknin

Le 22 avril 2018

Depuis 10 ans, une révolution a eu lieu en rétine médicale.

De nouveaux traitements, avec les injections intra-vitréennes, d’anti-VEGF et de corticoïdes, de nouvelles technologies avec l’OCT spectral domain, et plus récemment l’OCT-angiographie … Le pronostic des maladies rétiniennes a totalement changé: des pathologies comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge, l’œdème maculaire diabétique, les occlusions veineuses, la rétinopathie diabétique proliférante… Diminuant drastiquement le pourcentage de cécité chez nos patients.

Ce sont de grandes nouvelles pour les malades et pour nous, il n’y a rien de plus gratifiant dans notre travail que de voir les progrès de nos patients.

Je veux défendre ici le travail que tant de rétinologues réalisent dans nos services publics et privés. Votre motivation n’est certainement pas économique, nous sommes plutôt motivés par la possibilité de donner le meilleur traitement possible à nos patients.

Car oui, il faut le dire, nous avons à notre disposition la meilleure technologie, les meilleurs chercheurs, les meilleurs professionnels.

Si un patient à besoin d’une injection urgente, on le rajoute, même si la liste est pleine. S’il a besoin d’un contrôle, on lui fait une place même si l’agenda est plein. Nous n’allons pas demander un surcoût pour la prise en charge en urgence, nous le faisons parce que c’est notre travail et que le plus important pour nous, c’est le patient.

Je vois arriver une tendance qui me préoccupe : des avancées dans le screening automatique, l’intelligence artificielle… Ils disent qu’on n’a pas besoin de voir le patient, qu’avec l’analyse automatique de la rétinographie cela serait suffisant. Ainsi nous pourrions « voir » beaucoup plus de gens…

Mesdames et Messieurs nous sommes médecin, le malade de la rétine a besoin de nous rencontrer, de nous regarder dans les yeux, nous demander comment se passent les injections et quel peut-être son pronostique, son avenir, de nous serrer la main en sortant de notre consultation, même si nous devons nous lever de notre table d’examen et nous laver les mains avant le prochain patient. Il n’y a pas de maladie sans malades, et  il est important d’individualiser chaque prise en charge : connaître le patient, son entourage, son appui familial, sa situation économique, son lieu de vie… Ce sont des variables dont nous devons tenir compte à chaque fois.

Ceci n’est qu’une réflexion, bien sûr il y a des choses à améliorer, surtout pour l’organisation de nos consultations, la gestion du personnel, et une meilleure efficience de nos prises en charge… Mais je continuerai à défendre une prise en charge personnalisée. Bref, une Médecine Humaine.

 

 

 

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