Pointeurs laser

Le 15 octobre 2019

On nous alerte à nouveau sur le danger des pointeurs laser

William Miller nous rapporte le cas d’un jeune de 13 ans adressé pour suspicion de dystrophie rétinienne héréditaire.

Suite à une baisse d’acuité visuelle depuis trois mois, un fond d’œil a retrouvé des lésions maculaires pigmentaires bilatérales, sans lésion périphériques.

  • L’œil droit a 20/50 (4/10°) et l’œil gauche 20/60 (3,5/10°).
  • Le segment antérieur est normal.
  • Le vitré n’est pas inflammatoire, et au fond de l’œil, il y a des lésions pigmentées centrales, bilatérales, grossièrement symétriques.

L’auto-fluorescence montre de petites atrophies centrales, certaines arrondies, parfois concluantes, et d’autres linéaires. L’OCT montre des lésions d’hyper-réflectivité de l’épithélium pigmentaire, avec amincissement en regard des lignes des photorécepteurs (nucléaire et limitante externe), avec cônes d’ombre en arrière qui masque la choroïde.

Pour compliquer les choses, ce patient dépressif est sous traitement par :

  • Atomoxétine (Strattera) pour les troubles cognitifs,
  • Quétiapine (Queroquel) antipsychotique pour sa bipolarité,
  • Fluoxétine (Prozac) pour ses épisodes dépressifs,
  • Et Mélatonine pour l’aider à dormir.

Il a malgré tout fait une tentative de suicide récente en absorbant d’un coup ses boîtes de médicaments.

La question se pose : toxicité des antidépresseurs ou dystrophie héréditaire ? 

En fait, c’est la constatation de lésions linéaires en association avec les lésions atrophiques arrondies qui ont fait poser la question aux parents : votre fils a-t-il accès à un pointeur laser ?

La réponse est oui, et malgré les dénégations de l’enfant, le diagnostic de maculopathie au laser est posé.

Le patient typique de ces lésions est :

  • Un jeune de moins de 20 ans dans 80% des cas,
  • Masculin dans 85% des cas,
  • Qui a souvent accès à un laser acheté on-line, donc sans limite de sécurité.

Un laser avec lequel il joue hors de la surveillance des parents… ou en leur présence, quand les parents n’ont pas conscience de la gravité potentielle de s’aveugler avec ces lasers. Nous avons ici un rôle de conseil auprès de la population.