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Hors les murs
Rencontre avec Faiz Kermani, Phd, Global Scientific Communications Leader – Ophtalmology, Roche
Titulaire d'un PhD en immunologie, Faiz Kermani a rejoint Roche il y a un an. Il a grandi dans de nombreux pays et il affiche un parcours professionnel hors du commun. Rencontre avec un humaniste polyglotte.
Vous avez grandi dans de multiples pays et possédez un bagage international peu commun. Que retenez-vous de ces expériences ? Quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ? Combien de langues parlez-vous ?
Faiz Kermani. Comme mon père travaillait dans les secteurs du pétrole et du gaz, nous avons pas mal déménagé quand j’étais petit. Cela m’a permis de connaître certains pays en profondeur, quelque chose que l’on ne peut pas faire quand on passe en vacances. J’ai été ravi de découvrir de nouveaux pays et d’en apprendre davantage sur le monde. C’est de cette façon que je me suis vite rendu compte des dangers des stéréotypes. Quand on vit dans d’autres pays, on réalise que les gens ont plus de points communs que de différences. Et d’ailleurs, ce sont ces différences de cultures et de traditions qui rendent ce genre d’expériences intéressantes. Je crois qu’on oublie trop qu’on vit sur une belle planète, et c’est formidable de voir que les jeunes générations se soucient de protéger la nature et l’environnement.
Quand on a vécu dans des pays pauvres, où des événements imprévus et violents peuvent se produire, on apprécie davantage les pays où la vie est plus stable, où les gens peuvent d’exprimer, avoir accès à des soins de qualité et où les jeunes ont plus d’opportunités.
J’ai vécu en Iran pendant deux ans et je garde d’excellents souvenirs de cette époque. C’est un pays magnifique avec une histoire fascinante, où vivent les gens les plus accueillants du monde, sans parler de la cuisine ! J’ai eu la chance de voyager dans différentes régions d’Iran, de visiter plusieurs sites historiques et de profiter de ses paysages variés. Malheureusement, nous avons dû partir à cause d’une période très instable mais ces expériences très difficiles m’ont servi à prendre du recul par rapport à d’autres défis que j’ai pu rencontrer dans ma vie.
Nous avons aussi vécu en Algérie pendant cinq ans. C’est un pays magnifique et impressionnant, avec une grande diversité de paysages. J’ai beaucoup aimé le contraste entre les montagnes enneigées et le Sahara, par exemple. Nous avions la chance de vivre près d’une plage. Pour moi c’était normal, vous imaginez donc le choc quand nous avons dû rentrer en Angleterre !
Je parle quatre langues plus ou moins bien, mais il est difficile de maintenir un bon niveau quand on ne pratique pas régulièrement. C’est ce qui s’est passé avec le perse, que je parlais couramment étant petit.
Votre parcours est atypique ! Comment passe-t-on d’un PhD en immunologie à un poste de Global Scientific Communications Leader ? Quelles ont été les étapes-clés ?
Faiz Kermani. Il va être difficile de vous donner une réponse simple ! Ce parcours est le fruit du hasard, de rencontres avec des personnes inspirantes… et de la chance. Après mon PhD, j’ai commencé ma carrière dans la recherche médicale universitaire, mais progressivement, l’industrie pharmaceutique a capté mon attention. Dans la recherche, il est rare de pouvoir lancer un médicament mais ce que font les entreprises et je trouvais ça fascinant. Ce qui est formidable avec l’immunologie est que l’on peut appliquer des principes variés à beaucoup de domaines de maladies différents. Par exemple, beaucoup de tests diagnostiques ont une base immunologique, comme certains médicaments. Cela m’a donné beaucoup d’opportunités de travail dans l’industrie. De toute manière, j’aime les défis et passer à des domaines médicaux différents était pour moi une expérience non pas effrayante, mais passionnante. Je me suis aussi vite rendu compte que, quel que soit son bagage scientifique, il est essentiel de savoir transmettre ses connaissances à un large public, sinon l’impact sera très limité. Heureusement, l’écriture me vient naturellement et un leader en Communications Scientifiques peut utiliser ce talent en même temps que le bagage scientifique. Dès que j’ai entendu parler de cette opportunité, il m’a semblé évident et naturel de postuler.
Pourquoi avoir choisi de rejoindre Roche il y a un peu plus d’un an ? Quels sont les atouts de ce laboratoire ?
Faiz Kermani. Au cours de mes expériences professionnelles passées, j’ai eu beaucoup de contacts avec Roche. J’ai donc toujours été intéressé par le travail de cette entreprise dans le monde. En fait, les anticorps expérimentaux que j’ai utilisés dans ma recherche pour ma thèse en immunologie m’ont été fournis par Roche ! La recherche scientifique universitaire se concentre beaucoup sur la publication de résultats, mais j’avais envie de travailler sur des médicaments qui touchent concrètement les gens à travers le monde. C’est là que l’industrie pharmaceutique joue un rôle crucial et rassemble beaucoup de disciplines, même au-delà des sciences. Le bilan de Roche en matière de nouveaux médicaments est considérable, des médicaments qui aident les gens à vivre avec des maladies très différentes, et j’avais envie de contribuer aux efforts de ces équipes internationales. Roche est aussi une entreprise très globale et multiculturelle et j’adore travailler avec des personnes aux nationalités et aux parcours différents.
Vous êtes en charge de la communication dans le domaine de l’ophtalmologie. Qu’est-ce qui vous passionne dans ce secteur ?
Faiz Kermani. L’ophtalmologie est un domaine de la médecine où les choses avancent très vite. Il est donc important de communiquer les progrès et les nouveaux développements. Je n’ai pas commencé ma carrière dans l’ophtalmologie, mais comme j’aime les défis, je trouve extrêmement intéressant d’en apprendre davantage de mes collègues et des experts dans ce domaine. Nous dépendons tous énormément de nos yeux ; il est donc fantastique de contribuer à cet énorme effort de groupe pour améliorer et rendre la vue à des gens qui souffrent d’affections oculaires graves. Certains des progrès techniques que je vois présentés à des congrès où dont parlent les revues médicales sont extraordinaires. Les dix prochaines années vont être exceptionnelles dans le domaine de l’ophtalmologie !
Quelles sont vos ambitions à court et moyen termes ?
Faiz Kermani. Je suis ravi que le portfolio de médicaments et de techniques ophtalmologiques de Roche continue à progresser, ainsi que la recherche médicale. J’espère donc continuer à jouer mon rôle et à soutenir le travail de l’entreprise autant que je le peux.
Comme j’ai passé mon enfance dans différents pays, j’ai toujours été intéressé par l’accès au services de soins dans les régions en voie de développement. Depuis dix ans, je suis conseiller bénévole auprès d’une petite association caritative, World Medical Fund [WMF] (www.worldmedicalfund.org). Son but est de fournir l’accès aux soins médicaux à de jeunes enfants du Malawi, dans le sud de l’Afrique, à l’aide d’une clinique mobile qui distribue des médicaments gratuitement à des enfants malades dans des régions rurales. Je me suis rendu au Malawi il y a quelques années pour voyager et travailler avec les équipes locales. Cette expérience a été extrêmement enrichissante, et a confirmé mon désir d’aider cette association à monter des projets sur place. Même de modestes initiatives peuvent aider à transformer la vie de ces enfants.