Œdème maculaire diabétique : traiter tôt, oui, mais quand et comment ?

Dr Isabelle Aknin

Le 2 mai 2019

D’après la communication de Adam Glassman (DRCRnet)

C’est l’objet du protocole V qui a étudié le devenir à 2 ans de 702 patients diabétiques présentant un œdème maculaire, mais avec une acuité visuelle supérieure à 8/10° (20/25).

Ces patients ont été randomisés en 3 groupes :

1. Traitement par IVT de 2 mg d’Aflibercept (AFL) (n=226)
2. Traitement par laser (L) (n=240)
3. Observation (O) (n=236)

Le groupe AFL avait 1 seule IVT, puis un contrôle toutes les 4 semaines jusqu’au 6e  mois, puis les contrôles pouvaient être espacés en cas de stabilisation de l’AV et de l’épaisseur maculaire centrale (EMC), à 8 semaines, puis jusqu’à 16 semaines au maximum.
Ils étaient réinjectés s’il y avait une variation de 5 lettres ETDRS, ou une modification de l’EMC de plus de 10%.

Le groupe laser était traité par laser focal ou par grille maculaire, puis surveillé toutes les 8 semaines, ils pouvaient être retraités par laser à partir de la 13° semaine.

Il y avait la possibilité de traiter par Aflibercept dans les groupes laser et observation les patients qui auraient une BAV de 10 lettres par rapport à l’inclusion, et/ou une BAV de 5 à 9 lettres à 2 examens de suite.

Le critère principal était la baisse d’acuité visuelle d’au moins 5 lettres par rapport à l’inclusion.
D’autre part, une analyse des complications cardiovasculaires était évaluée par ATC (Antipatelet Trialist’s Colaboration):

Sur les 702 patients, 682 ont terminés l’étude (92%):


Le groupe Aflibercept a reçu 8 IVT en moyenne sur 2 ans (6 à 11), avec 13 cas traités au laser (6%) pour une diminution de risque de BAV de 17% versus Observation.

Dans le groupe Laser, il y a eu un deuxième traitement dans 32% des cas, et au moins une injection d’AFL dans 25% des cas (avec un nombre moyen d’IVT de 7 en 2 ans dans ces cas !), pour une diminution de risque de BAV de 5 % versus Observation.

Dans le groupe en observation, il y a eu 2% de photo-coagulation, et au moins une injection d’AFL dans 30% des cas, avec un nombre moyen d’IVT de 9 en 2 ans dans ces 30% de cas.

Ces différences ne sont pas statistiquement significatives.

Les auteurs concluent que pour les patients ayant une bonne acuité visuelle à la découverte de leur œdème maculaire, il est raisonnable de se contenter de les observer et de ne réserver la mise sous AFL que s’il y a une BAV dans la surveillance, car il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les 3 groupes pour ce qui concerne le maintien de l’acuité visuelle