Greffes de cellues souches dans la rétinite pigmentaire et la DMLA

Edito ARVO 2018 du 29/04/2018

Dr. Isabelle Aknin

Le 30 avril 2018

Abstract : 77 – Poster : A0124

Auteur : Eyal Banin et al.

Cette équipe de Jérusalem a fait des injections de cellules souches de banque, ayant été différenciées en cellules de l’épthélium pigmentaire (CEP) dans les cas de DMLA atrophique.

Ils ont rapporté à l’ARVO les cas des 3 premières cohortes de patients traités pour DMLA atrophique, avec un recul de 2 ans.

Ce ne sont pas des cellules cultivées à partir du patient, car cela demanderait 1 an de culture, et de différenciations, avec des risques d’erreur et de mauvais résultats. Du coup, ils prennent des cellules « de banque » et doivent traiter les patients avec immunodépresseurs (Tacroliums) pour éviter le rejet.

Ces cellules sont injectées sans support (contrairement à la technique décrite sur notre site ARMD France : « Greffe de cellules souches et DMLA » publiée en avril 2018 par l’Hôpital de Moorfiled à Londres), elles sont en suspension. Ils ont injecté (sous anesthésie locale) en sous-rétinien 50K, 100K ou 200K de cellules.

Le Tacrolium est donné 8 jours avant et 3 mois à 1 an après l’injection de cellules souches. A noter que traiter des patients de 80 ans avec des immunodépresseurs peut s’avérer compliqué !

Les patients sont suivis avec AV OCT et auto-fluorescence.

Pas de complication à la chirurgie, avec résorption du fluide en moins de 48H.

Les images OCT montrent les cellules retapisser la membrane de Bruch, puis une régularisation de la couche des CEP. Les rétinophotographies montrent une recoloration des zones atrophiques.

L’auto-fluorescence se régularise dans les zones d’atrophie. Ces résultats sont obtenus en 2 à 3 mois, et se maintiennent durant toute la phase d’observation, même après arrêt des immunodépresseurs. Ils n’ont pas eu de complication avec les immunodépresseurs.

Les greffes de cellules souches sont donc en bonne voie. Pour l’instant, c’est du prêt-à-porter, et non du sur-mesure.

Dans quelques temps, nous aurons des banques de cellules souches (c’est en cours au Japon) avec des types cellulaires plus compatibles avec tel ou tel type génétique. Il faudra probablement plusieurs dizaines d’années avant de mettre sur pied un laboratoire capable de cultiver et différencier de façon fiable les cellules souches du patient, et éviter ainsi les traitements immunosuppresseurs.

ABSTRACT NUMBER: 17 – poster: A0048

Authorblock : Paolo G. Limoli et al.

Un ophtalmologiste milanais a présenté sa variante d’une technique cubaine, sur l’effet des facteurs de croissance produits par des cellules graisseuses sur la survie des cellules maculaires de patients atteints de rétinite pigmentaire (RP). Il a inclus des patients atteints de RP, sans autre problème oculaire (cataracte glaucome ou autre).

Il se base sur des études récentes montrant l’effet bénéfique de ces facteurs de croissance par action neurotrophique et angiotrophique. Il fait une sclerectomie profonde par voie d’abord temporale : un volet scléral. Dans ce volet, il insère un lambeau de graisse orbitaire qu’il va chercher en passant sous la conjonctive. Puis il rince tout ça avec un bain de plaquettes autologues, préalablement prélevées dans le sang et isolées. Il injecte ensuite des cellules adipeuses de la graisse abdominale (qui produisent d’autres facteurs de croissance que la graisse orbitaire), et il referme tout. Le lambeau de graisse orbitaire, pédiculisé, fait des anastomoses avec la choroïde adjacente. Des facteurs de croissance sont produits et « diffusent » dans la choroïde.

L’étude porte sur 35 patients suivis au moins 6 mois.

Il a observé une restauration de l’épaisseur maculaire centrale et une meilleure sensibilité centrale dans 32% des cas, en particulier lorsque l’épaisseur maculaire centrale est supérieure à 190 µ. Il peut maintenir l’effet en réinjectant des plaquettes une fois par an. Il a un recul de 5 ans pour certains patients, et espère limiter l’évolution des patients avec RP avec cette technique.

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