Vous avez dit Statines ?

Edito ARVO 2018 du 30/04/2018

Dr. Isabelle Aknin

Le 1 mai 2018

Abstract : 2380 –poster : C0046

Auteur: Nitya Rajeshuni et al.

Les statines sont très controversées dans la DMLA, et les études successives sont contradictoires. Christine Curcio dans ses études histologiques a retrouvé du cholestérol dans les drusen, mais pour elle, c’était surtout le témoin de la mort cellulaire des photorécepteurs, plutôt que celui d’une activité locale du cholestérol. Les études sur la progression des lésions de DMLA néovasculaire sous statines sont contradictoires, et peu d’études se sont intéressées à l’apparition des néovaisseaux sous statines.

Cette étude de cohorte rétrospective, sur 10 ans, menée par l’université de Stanford (Californie, USA) a recherché le nombre de cas incidents sous statines, comparé à une population témoin.

Elle porte sur 3090 DMLA non néovasculaire (entendez : simple maculopathie liée à l’âge (MLA) ou DMLA atrophique avérée), dont 49,7% sous statines et 50,3% sans traitement.  26,3 % de ces patients ont développé une DMLA néovasculaire au cours des 10 ans de l’étude.

L’influence des statines a été ajustée en fonction de comorbidités attendues de ces patients sous traitement (ils sont plus âgés, avec hypercholestérolémie, hypertension artérielle, pathologies cardiovasculaires ou cérébro-vasculaires) ou incidentes : sexe masculin prédominant, caucasiens…

Une analyse « brute » des résultats a montré une augmentation statistiquement significative du risque de néovascularisation incidente sous statines (RR=1,37). Après prise en compte des comorbidités (analyse multivariée), cette augmentation du risque est moindre (RR=1,27) mais toujours statistiquement significatif.

Bien sûr il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers, n’ayant pas pris en compte le tabagisme ou la consommation d’alcool, qui n’étaient pas renseignés sur les dossiers, mais nous devons la garder en mémoire.

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