DMLA et nutrition : le point par Emilie Chew

Le 15 octobre 2019

Emily Chew a insisté sur 3 points :

La nutrition : vous êtes ce que vous mangez

Un régime méditerranéen peut diminuer l’incidence (1) et l’aggravation (2) de la DMLA de 20 à 40%. Dans une récente étude analysant 8000 patients de l’AREDS, les chercheurs ont trouvé que la prise de grande quantité de fruits et légumes (vitamine C et E, lutéine, zéaxanthine, antioxydants, zinc, sélénium, cuivre…) et de poisson (oméga 3) diminuerait le risque de progression de 29%, ce qui n’est pas négligeable. Mais la seule consommation de hautes doses de poisson (quotidien) diminue le risque de 31%. Cet effet protecteur existe dès les stades précoces. « Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour bien manger » a-t-elle conclu.

Les gènes : de nombreux gènes sont impliqués dans le développement de la DMLA

Ce sont des aides précieuses pour comprendre les phénomènes physiopathologiques en cause, et essayer de trouver des voies de traitement. Néanmoins, E. Chew ne conseille pas cette recherche en pratique quotidienne. Il existe pourtant une interaction entre génétique et nutrition : parmi les patients atteins de DMLA atrophique qui ont le plus grand risque d’atteinte et de progression de l’atrophie, la consommation régulière de poisson diminue de 65% le risque de progression

Les prédicteurs : nos examens permettent d’évaluer la gravité de l’atteinte

Nous essayons de prédire l’aggravation et les risques de progression de la maladie. La classification simplifiée AREDS avec ses 4 points (1 point attribué par œil en cas de drusen séreux et en cas d’altération de l’épithélium pigmentaire, donnant 4 points maximum) est toujours fiable. Mais les algorithmes des analyses d’images à l’aide de l’intelligence artificielle devraient nous permettre d’affiner ces résultats. E. Chew a évoqué le DeepSeeNet model, qui devrait nous aider à mieux prévoir le prochain rendez-vous de nos patients.

1 Merle BM et al. Ophthalmology. 2019;126(3):381-390.
2 Merle BM et al. Am J Clin Nutr. 2015;102(5):1196-1206.