Personne tenant une aiguille pour une injection.

EURETINA 2023

Faricimab en Q20 dans la DMLA

Le contrôle de la maladie obtenu avec du Faricimab pourrait permettre d’étendre jusqu’à Q20.

Par le Dr Isabelle Aknin, en direct d'EURETINA

Le 9 octobre 2023

Présentation préliminaire

Les études de phase III TENAYA et LUCERNE concernent le Faricimab dans la DMLA. Lors des études de phase II, il avait été démontré un intérêt à faire une induction de 4 IVT de Faricimab. (3 IVT d’induction pour l’Aflibercept 2 mg)
Après ces 4 IVT, les patients sous Faricimab étaient répartis en Q8Q12 ou Q16 selon des critères d’activité de la maladie.

À la fin de la première année :

  • Les patients passaient à un Treat and Extend particulier que nous avons déjà vu, le PTI.
  • Les intervalles étaient augmentés ou diminués de 4 semaines sur des critères d’acuité visuelle, épaisseur rétinienne centrale, ou hémorragie maculaire.
  • Les deux études ont atteint leur objectif de non-infériorité pour le Faricimab versus d’Aflibercept 2 mg à 1 an.
  • Les résultats visuels et anatomiques du Faricimab à 2 ans montrent une efficacité comparable à l’Aflibercept 2 mg en Q8, même si le Faricimab était injecté avec un intervalle augmenté jusqu’à Q16.

À la fin de la deuxième année :

  • 80 % des patients sous Faricimab avaient atteint l’intervalle de 12 semaines et 63 % l’intervalle de 16 semaines.
  • 70 % des patients en Q12 à 1 an ont pu maintenir cet intervalle tout en conservant leur gain d’acuité visuelle et leur perte d’épaisseur rétinienne centrale.
  • 70 % des patients en Q16 à 1 an ont pu maintenir cet intervalle tout en conservant leur gain d’acuité visuelle et leur perte d’épaisseur rétinienne centrale.
  • La moyenne est de IVT entre la semaine 24 (6 mois) et 112 (2 ans et 2 mois).

Les patients sous Faricimab avaient donc un bon résultat avec moins d’injections. Ceci posé, les patients sous Aflibercept n’avaient pas la possibilité d’augmenter leurs intervalles, même s’ils allaient bien. Une partie d’entre eux auraient pu bénéficier d’une augmentation de leurs intervalles.
Bon, on savait tout ça. 

> La question posée est : Combien de patients parmi ceux en Q16 auraient pu passer en Q20 ?

56 % des patients en Q16 répondaient aux critères d’extension et auraient pu passer en Q20 (au moins une fois au cours du suivi).

Ces patients avaient comme caractéristiques à l’inclusion, comparé au groupe (44% des patients) qui n’aurait pas pu atteindre Q20 :

  • Une épaisseur maculaire centrale moindre (460 µm versus 531 µm)
  • Une épaisseur de DEP moindre (220 µm versus 307 µm)
  • Un DEP plus fibro-vasculaire que séreux
  • Plus de fluide intra-rétinien dans le millimètre central (Aude Ambresin n’a pas évoqué le liquide sous-rétinien)

Exemple de néovaisseaux qui répond bien au traitement.

Exemple de néovaisseaux qui répondent bien au traitement.

Conclusion

  • Le contrôle de la maladie obtenu avec du Faricimab pourrait permettre d’étendre jusqu’à Q20.
  • 56 % des patients des études Tenaya et Lucerne auraient pu atteindre cet intervalle.

> La question suivante est : jusqu’où peut-on étendre ? Q24 ? Q28 ? plus ?


Réflexions personnelles :

  • Si on doit commencer à injecter les DMLA atrophiques, cela peut être intéressant de libérer des créneaux dans nos blocs d’IVT.
  • Si les patients viennent moins souvent, c’est écologique, non ? 
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