
IA en pratique
L’avenir est déjà là !
L'intelligence artificielle (IA) est un domaine en pleine effervescence qui est sur le point de révolutionner l’exercice de notre spécialité. Un article 100% humain, pensé, construit et rédigé par le Dr Rachid Tahiri.
Par le Dr Rachid TAHIRI, Chirurgien ophtalmologiste, Centre d’ophtalmologie de Granville
L’intelligence artificielle (IA) est un domaine en pleine effervescence qui est sur le point de révolutionner l’exercice de notre spécialité. Après une première phase où l’IA était limitée à la rétinopathie diabétique, la DMLA et le glaucome [1], nous constatons qu’elle s’est rapidement étendue à d’autres champs d’applications, tels que la détection et la classification d’autres pathologies rétiniennes [2], la détection précoce de la maladie d’Alzheimer à partir de simples clichés de fond d’œil [3], la réfraction [4], la cataracte [5], le kératocône [6], la chirurgie réfractive [7], la sécheresse oculaire [8], et la chirurgie [9].
Par le Dr Rachid TAHIRI, Chirurgien ophtalmologiste, Centre d’ophtalmologie de Granville
Grâce aux modèles basés sur l’apprentissage profond, une précision diagnostique impressionnante a été atteinte, rivalisant avec celle des experts humains [1, 2, 10]. Ainsi, ChatGPT a récemment réussi les trois étapes des examens d’équivalence américains (USMLE) [11], mais aussi l’examen de fin de spécialité européen : l’European Board of Ophthalmology (EBO) [12].
Pendant longtemps, l’IA est restée un simple « concept théorique » avec très peu d’applications cliniques, mais nous constatons qu’elle s’impose et qu’elle est de plus en plus présente en pratique quotidienne. Nous disposons actuellement d’une pléthore de solutions d’IA, ayant les marquages CE et FDA, et commercialisées.
Nous citerons ainsi Glasspop, une start-up française qui a développé un algorithme d’IA capable de réaliser des réfractions de façon entièrement autonome [13], mais aussi Mikajaki, une start-up suisse qui a développé EyeLib, une station de diagnostic automatisée combinant l’intelligence artificielle et la robotique, capable d’effectuer 100 mesures oculaires différentes en moins de 6 minutes [14].
Il existe également plusieurs rétinophotographes qui comportent un module d’IA intégrée (Nexy de Visionix [15], DRSplus d’iCare [16] et Aurora IQ d’Optomed [17]). Ces rétinophotographes ne se contentent plus de prendre le cliché de fond d’œil, mais réalisent aussi une interprétation de celui-ci.
Concernant l’autosurveillance des patients atteints de DMLA, nous citerons les dispositifs Odysight [18] et Foresee Home [19] qui permettent de détecter des récidives précoces. De même que le Home OCT que le patient utilise lui-même à domicile et qui permet de réduire ses déplacements en cabinet d’ophtalmologie. Ainsi, le patient n’est « adressé » à l’ophtalmologiste que lorsque l’IA détecte une récidive sur l’OCT. Cela permet de fluidifier le flux de patients en cabinet d’ophtalmologie [20].
Par ailleurs, RetinAI propose une plateforme appelée Discovery pour l’analyse de clichés d’OCT par IA en DMLA exsudative, mais également au cours de l’atrophie géographique et l’œdème maculaire diabétique [21].
L’imagerie Ultra grand champs n’échappe pas à ce qui semble devenir dorénavant une norme : la société Optos propose une solution basée sur l’IA, marquée CE, pour automatiser la détection de la rétinopathie diabétique en imagerie ultragrand champs [22]. Et dans un futur proche, les résultats d’Evired arriveront, ce projet en cours fédère 14 centres en France pour entraîner un algorithme de prédiction d’évolutivité de la rétinopathie diabétique sur imagerie ultra grand champs [23].
En basse vision, il y a OrCam MyEye qui est une petite caméra qui se fixe sur une branche de lunettes, qui analyse le monde et qui convertit les informations visuelles en feedback auditif, facilitant ainsi la vie quotidienne des personnes malvoyantes [24]. Tec-Innovation, une firme autrichienne, a créé la chaussure intelligente InnoMake pour les personnes malvoyantes. Dotée de capteurs ultrasoniques à l’extrémité de chaque pied, cette chaussure détecte les obstacles et alerte l’utilisateur via des vibrations et des bruits. La fréquence des vibrations augmente à mesure que les obstacles se rapprochent. Cette innovation, développée en collaboration avec l’Université Technologique de Graz, vise à améliorer la sécurité et l’indépendance des personnes malvoyantes lors de leurs déplacements [25].
Toutes ces avancées ne représentent que la pointe de l’iceberg, car à long terme, les avancées de l’IA vont continuer à façonner l’avenir de l’ophtalmologie : les lentilles de contact avec réalité virtuelle [26, 27], les centres d’ophtalmologie autonomes [28], les interfaces cerveau-ordinateur [29, 30] ainsi que la chirurgie robotique assistée par l’IA [9, 31] seront les prochaines étapes de ce domaine en pleine effervescence.
Toutes ces avancées nous questionnent avec insistance sur l’avenir de l’ophtalmologie. En raison de ces enjeux, nous avons jugé nécessaire de consacrer une session à l’IA lors du prochain congrès d’ARMD. Nous sommes à l’aube d’une révolution qui bouleversera l’exercice de notre spécialité, et nous devons nous informer sur ce qui nous attend ! car un homme (ou une femme) averti(e) en vaut deux !
PS : Ce texte est 100% humain ! aucun modèle de langage n’a été utilisé pour le rédiger.
Références :