Ozempic : les études sur la semaglitude.

Ozempic : doutes, risques et études sur la Semaglitude

Le 6 novembre 2023

La Semaglutide (Ozempic ®) est un traitement très efficace du diabète de type 2, lorsqu’il est difficile à équilibrer. Un doute existe sur le risque d’aggravation de la rétinopathie diabétique sous traitement. Plusieurs études ont été rapportées. Pour l’instant il n’y a pas de conclusion définitive. En attendant 2027 et le résultat définitif d’une étude prospective, nous devons avoir conscience d’un problème potentiel, et faire systématiquement un fond d’œil (avec analyse exhaustive de la périphérie) avant la mise sous traitement, et régulièrement lors de la mise sous traitement.  

 

La Semaglutide (Ozempic ®) est un antagoniste du récepteur du GLP-1, très efficace pour réguler la glycémie. Certains l’utilisent aussi pour perdre du poids (comme Mediator en son temps). Mais il y a une complication importante : un risque de perte de vision.  Le GLP-1R est exprimé par la rétine. L’antagoniste peut avoir des effets neuroprotecteurs.

Semaglutide diminue la glycémie et réduit l’appétit en ralentissant la vidange gastrique. Les complications rétiniennes n’apparaissent que chez les diabétiques très déséquilibrés avec lésions rétiniennes préexistantes. Il avait été démontré un risque d’aggravation de la rétinopathie lors de la mise sous insuline. Semaglutide agirait de la même façon.

 

Deux études ont été contradictoires :

  • REWIND (Dulaglutide) et LEADER (Liraglutide) n’ont pas trouvé de lien entre l’utilisation de ces produits et la rétinopathie diabétique.
  • SUSTAIN-6 (Semaglutide) a montré un risque augmenté de rétinopathie diabétique, comparé au groupe Placebo.

 

Des études incomplètes : 

  • 6 études ont été analysées mais la prévalence de la rétinopathie diabétique n’était pas rapportée systématiquement à l’inclusion.
    Seules deux études avaient des rétino-photographies à l’inclusion.

 

Une étude rétrospective de vraie vie a été rapportée par Aleksandra Rachitskaya

981 patients diabétiques ont été analysés :

  • 692 sous antagonistes du récepteur à GLP-1 (GLP1-RA)
  • 289 sous inhibiteur des cotransporteurs sodium-glucose (SGLT-2), type Metformine

Les deux groupes étaient équivalents en termes d’âge, d’HbA1c
La seule différence entre les groupes est l’IMC qui était supérieur dans le groupe Semaglutide.

La notion d’aggravation était affirmée par un traitement :

  • TT par anti-VEGF
  • PPR
  • Vitrectomie

Ou un rapport de rétino-photographie lorsqu’il y en a…

Il n’y a pas de différence d’évolution de la rétinopathie diabétique entre les groupes.
Pas de différence d’évolution de l’HbA1c
Pas d’association avec une aggravation quelconque.
Les limitations de cette étude sont le petit nombre de patients, et l’analyse manuelle de la rétinopathie diabétique.

 

Une étude se basant sur le registre de santé IRIS a été discutée.
Cette étude a évalué plus de 48 000 patients atteints de diabète de type 2, traités par Semaglutide injectable.

Ces patients, âgés entre 51 et 75 ans ont été traités entre 2013 et 2021. Après 2 ans de traitement :

  • 2,2% des yeux sans antécédents de rétinopathie ont déclaré une rétinopathie
  • 3,5% patients avec un stade précoce de rétinopathie ont eu une aggravation du stade de la rétinopathie
  • Mais presque 60% des yeux ayant une rétinopathie non proliférante sévère ou une rétinopathie proliférante ont été améliorés

 

Ces nouvelles sont plutôt rassurantes. Mais avant d’affirmer l’innocuité de ce traitement, l’étude d’observation doit se poursuivre.
Cette étude était rétrospective, sans groupe témoin, sans analyse détaillée pré et post traitement. Il faut donc absolument explorer la périphérie rétinienne des patients avant la mise sous traitement, et les surveiller étroitement.

Une étude FOCUS est en cours pour mieux répondre à ces questions de tolérance rétinienne. Elle sera finie en 2027…