Les traitements en projet pour les rétines de diabétiques

Le 19 novembre 2022

Avant d’étudier les traitements à notre disposition lors d’ARMD, voici une liste non exhaustive des traitements potentiellement à venir pour l’œdème et la rétinopathie diabétique. Des noms avec lesquels il faut nous familiariser. (ou pas… ?)

Le traitement du terrain toujours d’actualité

La prise en charge des patients diabétique commence par un contrôle rigoureux de la glycémie, la tension artérielle et les taux de triglycérides et cholestérol. Il faut aussi arrêter de fumer… Il a été montré que pour une diminution de l’HbA1c de 1%, les risques de complication baissent en 28% à 35%.

Les IVT

Puis il y a le traitement local par injections d’anti-VEGF ou de Dexaméthasone. Malgré un traitement bien conduit, et cela n’est pas toujours facile avec les diabétiques, il y aurait entre 35% et 40% de patients dont la réponse au traitement n’est pas satisfaisante.

Plusieurs produits injectables sont donc à l’étude

  • L’Aflibercept au dosage de 8 mg (actuellement en étude de phase III)

L’Aflibercept 8 mg a montré une très bonne tolérance, avec un gain de 8,8 lettres pour un traitement en Q12, et un gain de 7,9 lettres pour un traitement en Q16.

  • Le Ranibizumab dans son PDS (réservoir intra-oculaire)

Nous sommes en attente du résultat de l’étude de phase III de non infériorité (Pagoda) dans laquelle 550 patients diabétiques avec œdème maculaire ont été randomisés avec le PDS rechargé tous les 6 mois versus IVT de Ranibizumab mensuelles. Si l’efficacité se confirme avec une bonne tolérance, cela pourrait nettement améliorer le quotidien des patients en limitant les contrôles et traitements à 2 par an.

Une autre étude (Pavilion), apparemment suspendue, étudiait l’efficacité et la tolérance du PDS dans les rétinopathies diabétiques non prolifératives sévères sans OMD. Les patients sont aussi traités tous les 6 mois, et l’objectif principal de l’étude est de comptabiliser les patients ayant une amélioration de 2 stades ETDRS à 1 an.

  • OPT-302 (Ophtea) : un traitement adjuvant

L’OPT-302 est un inhibiteur de VEGF-C et VEGF-D injecté en intravitréen. En association avec un anti-VEGF-A, les récepteurs VEGFR-2 et VEGFR-3 sont totalement inhibés.
Dans une analyse post-hoc de l’étude comparant l’Aflibercept 2 mg seul versus associé à l’ OPT-302, le gain à 12 semaines était de 3,4 lettres avec Aflibercept seul versus 6,4 lettres avec OPT-302 + Aflibercept. De plus le nombre de patients ayant gagné + de 10 lettres était de 27,3% avec le traitement combiné, versus 0% avec l’Aflibercept seul.

  • Citons aussi :

    • KSI (Kodiak)
    • THR-149 (Oxurion)
    • Et plusieurs biosimilaires

Des traitements topiques sont en cours d’évaluation :

  • Une intégrine : SFO-166 (OcuTerra) est en étude de phase II
  • Un stéroïde (OCS-01 (Oculis) en étude de phase I

La voie orale

D’autres produits par voie orale sont aussi en cours de développement, pour espérer diminuer les injections nécessaires, et améliorer le pronostic visuel. Nommons pour l’instant :

  • BAY1101042 (Bayer) : un activateur de la guanylate-cyclase
  • APX3330 (Ocuphire) : un inhibiteur de ref-1
  • RZ402 (Rezolute) : une kallikreine plasmatique
  • AKST4290 (Alkahest) : un inhibiteur de CCR3 eotaxine
  • HCB 1019 (Inflamax) : une connexine
  • RG7774 (Roche) : un récepteur CB2

La thérapie génique

Enfin, “last but not least”, une thérapie génique injectée en suprachoroïdien : RGX-314 (RegenxBio’s) qui a une durée d’action longue, car le principe est que les cellules « infectées » par RGX-314 produisent de l’anti-VEGF. L’étude a montré une amélioration de 2 stades ETDRS ou plus chez 33% des patients au 3° mois et 47% des patients au 6° mois suivant une seule injection. Pour l’instant la tolérance est bonne, sans inflammation.